Tout comprendre sur la plainte

L’étude qui a tout déclenchée fin octobre 2020

Les chercheurs Gilles-Eric Séralini et Gerald Jungers ont publié fin octobre une nouvelle étude accablante dans la revue Food and Chemical Toxicology. Les scientifiques ont analysé 14 formulations d’herbicides sans glyphosate par spectrométrie de masse. Les résultats de ces analyses sont effarants car ils montrent la présence fréquente de substances très dangereuses …qui ne sont pas indiquées sur l’étiquette des produits ! 
Des métaux lourds et des métalloïdes comme l’Arsenic, le Cuivre, le Plomb, le Nickel. Des hydrocarbures polycycliques aromatiques ont aussi été détectés dans 12 d’entre eux ; certains sont des cancérogènes reconnus par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), comme le benzo(A)pyrène. 

L’étude conclut que «la formulation complète est employée sur le terrain, et pas seulement le principe actif déclaré qui à ce jour est étudié seul à des fins de toxicité à long terme. Les travaux futurs sur la toxicité des pesticides pour les évaluations réglementaires devraient inclure l’étude des formulations commerciales complètes. »

L’étude complète est à retrouver ici  

Création d’une coalition d’associations qui décident de porter plainte 

Suite à la publication de l’étude de G.E. Séralini et G. Jungers, 3 associations, Générations Futures, Campagne Glyphosate et Nature et Progrès, publient le 9 novembre un communiqué de presse pour dénoncer la présence de toxiques cachés dans des pesticides et remettre en cause leurs autorisations de mise sur le marché. 17 associations les rejoignent pour cette action.

Mais elles ne s’arrêtent pas là. Le 1er décembre 2020, 14 ONGs lancent la campagne “Secrets Toxiques” pour soutenir la plainte qu’elles déposent au pôle santé du Tribunal judiciaire de Paris. Parmis elles, Générations Futures, Campagne Glyphosate, Nature et Progrès, PIG BZH, portent plainte : 

  • contre X pour fraude à l’étiquetage, mise en danger de la vie d’autrui et atteinte à l ‘environnement afin de réclamer au plus vite le retrait pur et simple de ces produits, et la condamnation des responsables ;
  • contre l’Etat français pour carences fautives afin d’interroger les systèmes actuels d’évaluation des pesticides que nous retrouvons dans nos magasins, sur nos légumes, dans notre eau, nos urines et le sang de nos enfants ! Pour apprécier correctement les risques liés à l’utilisation des pesticides, la réglementation européenne reconnaît depuis 2019 la nécessité d’une évaluation portant sur la composition complète. Ce travail n’a apparemment pas été fait pour ces 14 pesticides, et pour combien d’autres ? 

L’objectif de cette plainte est de dénoncer les pratiques frauduleuses et irresponsables de certains fabricants de pesticides et de remettre en cause le système d’évaluation de ces derniers afin de protéger la santé de nos agriculteurs et de nos concitoyens. 

A la clé ? Si la fraude aux déclarations est avérée, cela permettrait l’interdiction d’autorisation de mise sur le marché, donc le retrait des produits concernés, d’un jour à l’autre. Mais aussi, étant donné l’ampleur des produits concernés, la remise en cause du système actuel d’évaluation et d’homologation des pesticides sur le marché. 

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