Ce 30 avril, une tribune publiée dans Le Monde alerte sur les conséquences cachées des pesticides. Portée par la coalition Secrets Toxiques, qui rassemble 89 associations, elle est signée par 379 élu·es de tous bords. Le message est sans détour : nous ne pouvons plus tolérer les dégâts humains, environnementaux et économiques de ce modèle agricole toxique.

Les chiffres sont édifiants : 18 milliards d’euros par an, c’est ce que coûterait à la collectivité l’usage intensif des pesticides. Ce montant inclut les dépenses liées à la santé publique (maladies graves chez les agriculteurs, salariés agricoles et enfants), la dépollution des eaux, et le soutien à une agriculture dite « conventionnelle », dépendante des intrants chimiques.

Parmi les maladies liées aux pesticides, certaines sont aujourd’hui reconnues comme professionnelles : Parkinson, leucémies, lymphomes… Et les enfants ne sont pas épargnés. À Saint-Rogatien, en Charente-Maritime, le nombre de cancers pédiatriques est quatre fois supérieur à la moyenne nationale.

L’impact environnemental est tout aussi alarmant. En quarante ans, près de la moitié des points de captage d’eau potable fermés en France l’ont été à cause de la contamination par les pesticides et les nitrates. Résultat : les collectivités doivent assumer un coût de 260 millions d’euros par an pour dépolluer l’eau.

Face à cette impasse, les signataires appellent l’État à cesser de soutenir un système agricole nocif et à accompagner une transition vers des pratiques durables, respectueuses de la santé humaine et de la biodiversité. Car des alternatives existent. Et elles fonctionnent